Témoignage soumis par Maria Fornasier, aidante naturelle
Au cours des 18 derniers mois, notre famille a beaucoup appris au sujet des façons efficaces de prodiguer des soins, bien que ce soit parfois difficile de garder ces leçons à l’esprit. Pour ma sœur et moi, principales aidantes naturelles de notre mère, ce fut une question de donner priorité à des communications claires et encourageantes avec tous les membres de la famille, surtout nos frères et nos sœurs, et à la formation et au maintien d’une équipe de soins. En plus de gérer chacune nos familles respectives, ma sœur travaille aussi à plein temps et je dois effectuer un trajet de deux heures pour me rendre à mon travail, et ce, dans une circulation dense la majorité du temps. Par conséquent, nous devons faire appel à des services de soins à domicile et à des membres de la famille pour nous relayer, sans quoi nous risquerions de nous épuiser. Pour éviter d’être accablées par le surmenage, nous avons pris contact avec les petits-enfants de notre mère – dont deux ont été en mesure de se joindre à l’équipe de soins – et à des PAB, le tout dans le but d’alléger notre fardeau. Nous avons organisé les horaires d’aide stratégiquement, de manière à avoir un peu de répit chaque semaine pour pouvoir passer du temps en famille et tenter de maintenir nos autres intérêts et activités. Notre mère âgée vit toujours dans sa maison, ce qui a eu pour effet d’accroître nos responsabilités; non seulement nous prenons soin d’elle, mais nous tentons aussi de maintenir une certaine continuité dans la façon dont elle s’occupait de sa maison et gérait ses autres priorités. Notre mère vivait modestement, comme le font de nombreux membres de sa génération, créant de délicieux repas et remplissant son congélateur de la généreuse récolte de son jardin. Son jardin représente toujours un plaisir visuel pour elle, et elle l’observe de son fauteuil inclinable, ou de la véranda quand le temps le permet. Elle s’occupait entièrement de ses finances. Elle participait aux activités sociales de son église et gardait le contact avec ses amis. Nous avons presque entièrement réparti ces tâches entre nous. Ma mère a dû faire des compromis et s’adapter dans divers aspects de sa vie. C’est maintenant moi qui gère les opérations bancaires et le paiement des factures en ligne. Elle n’a plus de carnet de banque, mais je la rassure du statut de son compte en le passant en revue avec elle quelques fois par mois. Nous faisons aussi de notre mieux pour créer, à son intention, nos propres versions de ses délicieux repas nutritifs. Bien entendu, la Covid et ses restrictions, de même que la santé déclinante de notre mère, ont radicalement réduit le nombre d’endroits et de personnes que nous pouvons visiter. Le téléphone et l’ordinateur, qui nous permettent de cultiver virtuellement les intérêts de notre mère, l’ont aidé à demeurer intéressée et connectée.
Certaines des leçons que nous avons apprises découlent de notre compréhension plus approfondie de la santé physique de notre mère et de son état d’esprit. Cela dit, nous tentons aussi d’être proactives et sommes de plus en plus conscientes de la nécessité de faire appel à notre équipe. Des communications efficaces et fréquentes sont essentielles. Nous informons notre équipe de notre compréhension évolutive de la santé de notre mère, des façons dont nous pouvons contribuer à ses soins dans le cadre de nos propres circonstances, de nos sentiments face au rôle que nous jouons dans ses soins et de nos capacités d’adaptation face à l’aidance naturelle. Je crois fermement qu’il est important de se plaindre et de se défouler, pourvu que ces paroles mènent à des changements utiles.
En me concentrant sur les aspects positifs de notre parcours d’aidance naturelle, je constate que les compromis et les communications, souvent en petites mesures, ont été essentiels pour éviter, à ma sœur et à moi, un épuisement complet.
